Matthew Bergeron s’acclimate à merveille à la Ligue nationale de football (NFL). Entre une première saison couronnée de réussite et une deuxième qui s’annonce fort intrigante à Atlanta, le joueur de ligne à l’attaque des Falcons a mis sur pied un circuit de flag football dans son patelin de Victoriaville.
Une première campagne professionnelle dans son baluchon, l’étiquette de recrue maintenant chose du passé, Bergeron a récemment entrepris avec assurance les premières phases d’entraînement menant au camp des Falcons. Son baptême fructueux lui assure à nouveau un rôle comme garde partant.
Les Falcons sont arrivés à court des éliminatoires en conclusion du calendrier 2023. Ils avaient une mince possibilité en toute fin de parcours de remporter le titre de la division, en vain. Quatre revers lors des cinq dernières semaines ont contribué à leur perte.
S’en est suivi une saison morte sous le signe du changement avec le congédiement de l’entraîneur-chef Arthur Smith, remplacé par Raheem Morris, de même que l’embauche à fort prix (4 ans et 180 M$, dont 100 M$ garantis) du quart-arrière Kirk Cousins, sans oublier la sélection de son successeur désigné au repêchage, Michael Penix fils (voir plus bas).
Il y a beaucoup de nouveaux visages dans le bâtiment. Ç’a cliqué dès les premières réunions, les premières rencontres, que ce soit avec Kirk Cousins ou l’entraîneur Morris. Sur la ligne offensive, il y a une grosse continuité; on a gardé tous nos joueurs et notre instructeur de position
, explique Bergeron.
Pour ma part, directement, il n’y a pas beaucoup de choses qui ont changé, mais l’environnement autour de nous a changé. C’est que du positif, que ce soit pour Kirk, avec son leadership, le type de personne qu’il est, ou pour l’entraîneur Morris, qui est capable de connecter avec tous les joueurs au niveau personnel. Je pense que ça va faire la différence sur le terrain en septembre.
Dès qu’on est arrivés pour le camp de printemps, l’entraîneur Morris a mis ça clair qu’on veut compétitionner pour la Division sud dans la Nationale. Et il pense qu’on a le talent pour l’obtenir
, enchaîne Bergeron.
Le centre Drew Dalman, le garde Matthew Bergeron et le bloqueur Jake Matthews
Photo : Associated Press / Danny Karnik
Son premier tour de piste a connu son dénouement avec l’obtention du titre de recrue par excellence des Falcons. Pas le moindre jeu offensif de son équipe ne lui a échappé. Le Québécois s’est fort bien enraciné au sein d’un quintette offensif où quelques modèles l’ont pris sous leur aile.
Dès ma première année, de jouer avec ces gars sur la ligne, des vétérans, ç’a vraiment beaucoup facilité les choses pour moi. Que ce soit Jake Matthews, qui en est à sa 11e année, ou que ce soit Chris Lindstrom, ces gars m’ont vraiment aidé durant le processus […] Je suis passé du petit frère au frère. Chris m’aide à peaufiner ma technique pour que j’améliore mon jeu.
Avec l’entraîneur Morris, on a parlé de bâtir sur ce que j’ai fait l’année passée. En tant que recrue, j’ai fait de bonnes choses, certes, mais il y a aussi beaucoup de choses à améliorer. Nos discussions tournaient autour de rester focalisé pour bâtir sur ce que j’ai fait la saison dernière et continuer de m’améliorer d’année en année. Dans la NFL, il y a beaucoup de roulement.
Le principal intéressé voit d’un très bon œil l’arrivée du quart Michael Penix fils, choisi au 8e rang du repêchage en avril, à peine un mois et demi après l’octroi d’un mirobolant contrat à Cousins. Les Falcons placent leur nouveau pivot dans un environnement propice au succès, selon Bergeron, qui trace un parallèle avec son propre chemin.
Un peu comme Michael, je suis arrivé dans une situation où j’étais entouré de vétérans, ce qui a tellement aidé à ma transition. Je pense que pour Michael, d’apprendre sous Kirk Cousins, ça va l’aider beaucoup dans sa transition de la NCAA à la NFL. C’est que du positif.
Les quarts-arrières Kirk Cousins et Michael Penix fils
Photo : Associated Press / Brynn Anderson
Les quarts n’ont absolument pas été épargnés au cours de la dernière saison, en commençant par Aaron Rodgers, victime en lever de rideau d’une déchirure d’un tendon d’Achille. Une blessure majeure qui a également frappé Cousins à la mi-campagne des Vikings du Minnesota, le forçant à passer sous le bistouri.
Il y a des blessures au football, ce sont des choses qui arrivent, affirme Bergeron. Si une malchance survenait à Kirk, on a quelqu’un de vraiment talentueux avec Michael. Il s’entend vraiment bien avec tout le monde dans l’équipe et on a hâte de le voir en action.
Satisfait de ses débuts professionnels, mais loin d’être rassasié, Bergeron s’est concentré cet hiver à être plus fort en tant que tel, que ça transitionne bien dans mon jeu, et à mon jeu de pieds, c’est quelque chose que j’aimerais qui soit plus constant
.
Pendant qu’il s’efforçait à perfectionner son art, le retour à l’entraînement en Géorgie dans la mire, le garde de 24 ans travaillait, en parallèle, à organiser une ligue de flag football qui bat son plein depuis peu.
La première saison de NFL Flag Victoriaville s’est amorcée le 19 mai dernier.
Photo : Louis Verville
Le circuit Goodell fait également partie de cette nouvelle aventure. La ligue dont Bergeron et deux anciens coéquipiers de football sont les instigateurs est titulaire d’une licence et peut ainsi la nommer NFL Flag Victoriaville
.
Un partenariat qui offre notamment la possibilité d’utiliser les logos d’équipes de la NFL.
Le coup d’envoi de la saison inaugurale a été donné à la mi-mai, tandis que le calendrier s’étalera sur une période de huit semaines. Un départ qui satisfait absolument les attentes de Matthew Bergeron.
J’étais vraiment content parce que la rétroaction que j’ai eue, c’est que le monde a eu du fun. C’est la seule et unique raison pour laquelle Émile [Poisson], Félix [Turgeon] et moi avons commencé ce projet […] Il n’y avait pas nécessairement de ligue de flag football en place à Victoriaville, [mais] il y en a une à Drummondville, à Sherbrooke, à Québec.
Une vingtaine de minutes seulement ont suffi pour que le circuit affiche complet. Une limite de huit équipes masculines, regroupant des adeptes du ballon ovale de 16 ans et plus, avait été fixée par le trio d’amis avant le lancement des activités.
J’étais stressé par rapport aux inscriptions parce que c’est quelque chose de nouveau. Parfois, les gens veulent voir comment ça se passe avant de s’inscrire et attendent à l’année prochaine […] Il y a eu beaucoup d’engouement
, mentionne Bergeron.
La popularité du flag football à l’échelle internationale est en forte hausse ces dernières années.
Photo : NFL Flag Victoriaville
L’objectif est d’en élargir les cadres la saison prochaine et de développer d’autres catégories afin d’accueillir des formations féminines, mixtes et juniors, alors qu’une popularité grandissante se fait grandement sentir sur le continent nord-américain et ailleurs dans le monde.
La NFL s’implique davantage ces dernières années dans l’expansion du flag football. D’une part en collaborant à la fondation de circuits pour les athlètes amateurs, comme c’est le cas à Victoriaville, d’autre part en incorporant cette pratique à certains événements, le Pro Bowl en tête de liste.
Ça promeut le football et ça permet aux jeunes d’y jouer à un très jeune âge de manière plus sécuritaire. On voit les changements constants que la NFL fait par rapport aux règlements pour s’assurer que ses joueurs sont en sécurité. Le flag football est une autre solution pour que les jeunes y jouent en très bas âge.
D’ailleurs, la Ligue nationale a tout récemment annoncé la création d’un poste qui sera occupé par une vice-présidente principale au flag football dans l’optique de faire croître ce sport, qui fera son entrée sur la scène olympique aux Jeux de Los Angeles.
Nombre de vedettes comme le quart-arrière Patrick Mahomes, les receveurs A.J. Brown et Tyreek Hill, ainsi que le secondeur Micah Parsons ont déjà fait part de leur intérêt pour représenter les États-Unis, en 2028, devant un public conquis d’avance.
Une sélection américaine qui aurait certainement les airs d’une autre Dream team
, comme l’avait été surnommée la première équipe de professionnels en basketball masculin aux JO de 1992.
Le receveur éloigné DK Metcalf et le demi de coin Sauce Gardner
Photo : Getty Images / Megan Briggs