À l’automne 2022, Frédéric-Alexandre se présente chez COMSEP, un organisme communautaire au centre-ville de Trois-Rivières. Il cherche un emploi, mais son obésité constitue un obstacle majeur.
J’avais les jambes enflées et j’étais prédiabétique. […] Juste te tenir debout quand tu as un surplus de poids, c’est très dur. Juste monter les escaliers, j’avais de la misère
, se rappelle-t-il.
Moins de deux ans plus tard, la vie de Frédéric-Alexandre a complètement basculé.
J’ai perdu jusqu’à 105 livres en tout […] La perte de poids, ce n’est pas un but, c’est juste de revenir en forme, de se remettre bien
Il a aussi été en mesure de décrocher un nouvel emploi. Je vais être agent de sécurité
, dit-il fièrement. C’est grâce à l’entraînement, ça je peux te le dire
, ajoute-t-il.
Le reportage d’Alexandre Painchaud
Photo : Radio-Canada / Alexandre Painchaud
La remise en forme de Frédéric-Alexandre a débuté lorsque COMSEP lui a offert un abonnement gratuit de six mois au Communogym.
Le Communogym compte actuellement près de 200 membres. La grande majorité est issue de milieux défavorisés.
Le gymnase de COMSEP offre à ces personnes une option deux à trois fois plus abordable que les alternatives. Pour plusieurs le gymnase communautaire constitue la seule option qui respecte leur budget.
C’est le cas de Dave, un homme de 19 ans qui s’est présenté chez COMSEP lors d’une période sombre de sa vie. J’étais quelqu’un qui avait beaucoup de colère en moi. Ça me permet de réguler cette colère
, indique-t-il.
Dave dit avoir bénéficié de l’esprit communautaire qui règne dans la salle d’entraînement.
J’étais quelqu’un d’assez anxieux à la base. Ça m’a obligé à sortir de ma zone de confort, puis d’aller parler avec des gens
, ajoute-t-il.
Les bénévoles sont au cœur de la mission du gymnase communautaire. Sans eux, la salle d’entraînement ne pourrait pas rester ouverte, indique Vicky Gélinas, superviseure du Communogym.
Pour la plupart, les bénévoles font partie d’un processus d’intégration à l’emploi. Donc en plus de faire œuvre utile, ils acquièrent une expérience riche en travaillant à la salle d’entraînement.
Ça les aide aussi à voir de quoi ça a l’air, un travail avec un horaire fixe, d’avoir des tâches, des responsabilités.
Certains bénévoles sont aussi en processus d’alphabétisation. Selon Vicky Gélinas, leur implication au Communogym permet parfois d’accélérer le processus vers l’obtention d’un emploi.
En travaillant à la réception, ils vont devoir lire le nom des personnes sur les cartes, ils vont devoir interagir avec les gens, faire du service à la clientèle
, affirme-t-elle.
Même si le Communogym dessert principalement des personnes issues de milieux défavorisés, l’ensemble de la population peut s’y inscrire.