Au Matmut Atlantique, à Bordeaux,
Les Bleus ont achevé leur phase de préparation à l’Euro 2024 par un match nul face au Canada en forme de gros roupillon sans saveur. Si l’on se gardera bien de tirer le moindre enseignement de cette parodie de football, on ne peut que se réjouir que les choses sérieuses commencent très bientôt. Dans une semaine, à Düsseldorf, contre l’Autriche, les Bleus devront montrer beaucoup plus pour confirmer leur statut de favoris.
Qui a dit que les footballeurs se moquaient de la politique ? A voir le début du match des Bleus, plus chiant à mourir qu’une représentation théâtrale de saltimbanques à 4 heures du mat’ sur Arte, quelques minutes après l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, dimanche soir, ce cliché a eu la vie dure. Heureusement pour le spectacle – et pour les 44.000 supporteurs du Matmut Atlantique de Bordeaux qui ont payé leur billet – la bande à Deschamps a fini par se remettre de ses émotions et enfin jouer (un peu) au ballon. Oh, pas longtemps, certes, juste le temps de voir Kanté manquer un face-à-face avec Crépeau (8e) et Thuram expédier un ballon sur la barre (9e). Pour le reste, les vice-champions du monde sont vite retombés dans un rythme de sénateur après l’heure du casse-croûte.
Jouer quinze minutes en première période et se reposer le reste du temps sur le bloc bas adoré de Didier Deschamps, cela semble un peu court pour une équipe favorite du prochain Euro et qui entre en lice face à l’Autriche dans une semaine. On attendait donc un sursaut au retour des vestiaires. En vain. Au lieu de ça, ce sont les Canadiens qui ont bien failli climatiser le stade avec un scud du tonnerre signé Millar, depuis l’angle gauche de la surface française, venu exploser la barre transversale de Mike Maignan (47e). Une barre qui aura au moins eu le réveil de secouer un minimum l’équipe de France, sans que cela ne se concrétise pour autant par de véritables occases de but.
Difficile après un tel non-match de tirer le moindre enseignement sur la forme de cette équipe à la veille de son départ en Allemagne. On sait juste que Koundé arrière droit, ça va être long, très long pour les yeux. On aimerait croire que Jonathan Clauss pourrait avoir une carte à jouer, lui, le latéral droit de profession, mais l’idée de fixe de DD étant l’équilibre, celui-ci préférera mourir avec que de voir un second joueur offensif sur le flanc de sa défense.
Pour le reste, gardons à l’esprit que cette équipe de France n’avait pas besoin de ce match amical pour se rassurer. Celle-ci a suffisamment de bouteille pour savoir que l’état d’esprit et l’envie de se dépasser pour les copains seront au rendez-vous une fois la compétition officiellement lancée. Rendez-vous donc dans une semaine tout pile pour (enfin) vibrer.