C’est officiel, le gouvernement fédéral rachète le pont de Québec pour la somme symbolique de 1$. Environ 40 millions de dollars par année seront investis pour les 25 prochaines années afin d’en assurer la « viabilité à long terme ». La prise de possession est prévue pour le mois de septembre.
De passage à Québec, le premier ministre Justin Trudeau a annoncé mercredi la conclusion d’une entente avec l’actuel propriétaire du pont centenaire, la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN).
Les 40 millions par année se déclinent ainsi : autour de 60 % (25 M$) provenant du fédéral, 25 % (10 M$) du gouvernement du Québec, et 15 % (6,1 M$) du CN.
Les investissements annoncés doivent permettre de prolonger la durée de vie du pont pour des décennies à venir
, a indiqué Justin Trudeau en point de presse.
Le pont de Québec est une source de fierté pour les résidents de Québec et pour tous les Canadiens. C’est un symbole intemporel de ce qui est possible lorsque nous travaillons fort ensemble.
Si Pablo Rodriguez, ministre des Transports et lieutenant du Québec, précise que l’équivalent d’environ 2,7 millions de livres d’acier sont à remplacer ou à améliorer dans la structure du pont, environ la moitié des sommes investies à terme par le fédéral servira à la peinture du pont.
La peinture, ce n’est pas juste esthétique
, indique Justin Trudeau. Ça fait partie de la façon dont on préserve et on protège le pont.
Le pont de Québec.
Photo : Radio-Canada / Philippe Kirouac
Une peinture sélective
de certains morceaux devrait ainsi leur permettre de vieillir moins rapidement, explique-t-on.
000 véhicules, dont 270 autobus de transport en commun”,”text”:”C’est une infrastructure névralgique pour la région. Par jour, on parle de plus de 33000 véhicules, dont 270 autobus de transport en commun”}}”>C’est une infrastructure névralgique pour la région. Par jour, on parle de plus de 33 000 véhicules, dont 270 autobus de transport en commun
, poursuit le premier ministre, ajoutant qu’il y passe également huit trains passagers, en plus des trains de marchandises.
C’est donc absolument essentiel que le pont de Québec reste ouvert, sécuritaire et fonctionnel. C’est essentiel pour les gens qui doivent se déplacer d’une rive à l’autre pour aller travailler ou pour aller à l’école. C’est essentiel pour notre économie, pour nos chaînes d’approvisionnement.
L’entente de rapatriement conclue avec le CN est un exemple pour solidifier l’avenir pour les futures générations
, croit-il. On sait que les investissements et les infrastructures dont on bénéficie en tant que société maintenant, [ce sont] les générations antérieures qui ont investi pour l’avenir […] C’est exactement ce que nous sommes en train de faire.
Justin Trudeau de passage à Québec.
Photo : Radio-Canada / Olivier Lemieux
Espoir et travail acharné
C’est ce qui a mené, selon Jean-Yves Duclos, ministre des Services publics et de l’Approvisionnement, et député fédéral de Québec, à la reprise de possession du pont de Québec par le gouvernement canadien
après 31 ans.
Cet événement marque un tournant historique pour assurer le futur de cette infrastructure emblématique de notre région.
Jean-Yves Duclos, ministre des Services publics et de l’Approvisionnement, et député fédéral de Québec
Le ministre Jean-Yves Duclos lors de l’annonce du rachat du pont de Québec.
Photo : Radio-Canada
Le gouvernement canadien prend également la responsabilité de sa restauration et de son entretien pour répondre aux normes les plus élevées en matière de sécurité et de durabilité
, de poursuivre le ministre.
M. Duclos estime que le nouveau chapitre
qu’écrit
aujourd’hui son gouvernement ouvre des opportunités en matière d’innovation technologique, pour le secteur manufacturier avancé de la région, pour le patrimoine et le tourisme, et pour de nouvelles pistes de solutions en matière de mobilité
.
Questionné à savoir si le pont nouvellement acquis pourrait accueillir du transport structurant – un tramway, par exemple –, Justin Trudeau a rappelé que ce n’était pas au gouvernement fédéral à déterminer quels sont les besoins d’une région ou d’une ville particulière
, soufflant néanmoins que son gouvernement était là pour être partenaire
.
Le fait qu’on possède maintenant le pont va nous donner peut-être plus de flexibilité pour pouvoir remplir des visions partagées par des citadins et les gens de la région.
Le maire de Québec était présent lors de l’annonce sur le pont de Québec à l’Aquarium.
Photo : Radio-Canada
On est maintenant équipés pour penser cette voie de mobilité comme on ne l’a jamais pensé auparavant
, a poursuivi Bruno Marchand, maire de la Ville de Québec. Maintenant on a les clés pour se dire on la voit comment en 2040
.
Pour sa part, Jonatan Julien, ministre québécois responsable des Infrastructures, s’est contenté de confirmer à ce sujet l’investissement des sommes prévues pour l’entretien du tablier du pont de Québec, mais n’a pas voulu parler de rabaissement de ce dernier.
Le ministre Jonatan Julien.
Photo : Radio-Canada
Le détail viendra au fur et à mesure des travaux
, a laissé tomber celui qui est également ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale.
Du côté de Québec solidaire, on dit espérer que les gouvernements saisiront aussi cette occasion pour y développer du transport collectif et actif entre les deux rives
.
Lors de la dernière campagne électorale, Québec solidaire a proposé le déploiement d’un Service rapide de bus reliant le centre-ville de Lévis à l’ouest de Québec par le pont de Québec
, rappelle dans une déclaration écrite le responsable solidaire en matière de transport, Étienne Grandmont. Alors que les gens de la région ont plus que jamais besoin d’alternatives à l’auto-solo, j’espère que la CAQ s’inspirera de notre idée.
très heureux de l’entente
Au terme d’un processus de négociations qu’il qualifie, comme le ministre Rodriguez l’avait fait durant l’annonce, de pas toujours facile
, Martin Guimond, vice-président Transport du CN pour la région de l’Est du Canada s’est dit très heureux de l’entente
conclue avec le gouvernement fédéral.
Avare de commentaires quant auxdites négociations, en marge de l’annonce de mercredi, il a néanmoins indiqué que le CN était très heureux de pouvoir maintenir les opérations ferroviaires sur le pont.
Ça va nous permettre de supporter le développement économique de la région.
Le CN s’est engagé à verser autour de 350 millions de dollars pour les 50 prochaines années.
Pour les 25 premières années, l’entreprise versera annuellement 6,1 millions de dollars. Les paiements des 25 années suivantes seront indexés à 2 %.
Le bail de 103 millions de dollars sur dix ans signé avec le gouvernement provincial pour l’utilisation du tablier routier demeurera en vigueur jusqu’en 2032.