La construction d’un troisième lien entre Québec et Lévis est nécessaire pour éviter une « catastrophe » potentielle pour l’économie de la région, plaide la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault.
La vice-première ministre a réagi sur X mardi matin après que plusieurs informations contenues dans le rapport de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) eurent filtré dans les médias.
Geneviève Guilbault affirme qu’il est irresponsable
de n’avoir qu’un seul lien interrives permettant le transport de marchandises. Si une fermeture du pont Pierre-Laporte était nécessaire, il n’y aurait aucune alternative à Québec que de passer par Trois-Rivières ou par Montréal
, soutient-elle.
Le pont de l’île d’Orléans et le tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine sont des exemples qui nous montrent qu’on ne peut plus prendre de risque dans la planification de nos infrastructures stratégiques de transport.
Après avoir analysé six corridors susceptibles d’accueillir un nouveau lien autoroutier interrives, les experts de CDPQ Infra ont conclu qu’un troisième lien n’était pas justifié à ce stade-ci pour améliorer la mobilité dans la région de Québec. Le rapport souligne toutefois que les infrastructures actuelles représentent un défi pour la sécurité économique.
l’incompétence de la CAQ
En réaction aux grandes lignes du rapport de la Caisse, le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre-Plamondon, déplore que le gouvernement Legault ait retardé
le projet de tramway pour refaire le tracé à des fins politiques
.
Selon nos informations, CDPQ Infra a retenu le tracé original du tramway, qui fait le lien entre les secteurs de Le Gendre et de Charlesbourg.
CAQ nous aura coûté plusieurs milliards de dollars”,”text”:”Ce qui démontrerait que la Ville de Québec avait bien travaillé et que l’incompétence de la CAQ nous aura coûté plusieurs milliards de dollars”}}”>Ce qui démontrerait que la Ville de Québec avait bien travaillé et que l’incompétence de la CAQ nous aura coûté plusieurs milliards de dollars
, déplore le chef péquiste sur X.
On a perdu six ans
Ottawa se réjouit des conclusions des experts de CDPQ Infra, qui privilégient le choix du tramway comme mode de transport structurant à Québec.
Ce que j’ai entendu me donne espoir pour le futur d’un transport en commun moderne pour la région de Québec
, a réagi le ministre des Services publics et de l’Approvisionnement du Canada, Jean-Yves Duclos.
De son côté, le ministre fédéral de l’Environnement et du Changement climatique, Steven Guilbeault, écorche toutefois Québec au passage en affirmant que le gouvernement Legault a beaucoup tergiversé sur ce projet-là
.
Le projet pourrait être en construction présentement et presque en opération si on n’avait pas perdu ces six années-là.
Le porte-parole du Parti libéral du Québec en matière d’infrastructures, Monsef Derraji, abonde dans le même sens.
On a perdu six ans, la facture a grimpé, a explosé pour finalement revenir au projet initial, c’est honteux!
, déplore-t-il.
Le reportage d’Olivier Lemieux.
Pour le responsable solidaire en matière de transport, Étienne Grandmont, les constats de CDPQ Infra sont clairs : le transport collectif est la clé pour résoudre les problèmes de congestion dans la région de Québec.
Nos décisions en matière de mobilité doivent être guidées par l’expertise, pas par des intérêts politiques comme la CAQ le fait avec le troisième lien qu’elle éteint et allume au gré des sondages et résultats électoraux
, a réagi le député de Taschereau.
L’opposition officielle à l’hôtel de ville de Québec abonde dans le même sens, surtout que la CDPQ Infra recommande le même tracé que celui élaboré par l’administration Labeaume en 2018.
Ce qui a été présenté en 2018, dans deux ans, on aurait pu avoir un tramway fonctionnel au prix d’avant la pandémie. Dans le temps où c’était encore possible de manger au restaurant pour moins de 20 piastres
, illustre le chef Claude Villeneuve.
Il considère néanmoins que les conclusions du rapport à paraître demain représentent un gain
pour ceux qui veulent un tramway à Québec.
La chef de Transition Québec se réjouit quant à elle que le rapport tranche du côté de la science
, mais déplore-t-elle aussi l’explosion de la facture. On arrive avec exactement le même projet, mais avec une facture beaucoup plus élevée et beaucoup de temps perdu.
Du côté d’Équipe priorité Québec, le chef soutient toujours que chacune des phases du projet de tramway doit faire l’objet d’un référendum. Si la population en veut, c’est sûr que je vais me rallier
, promet Patrick Paquet.
CDPQ Infra dévoilera les conclusions de son rapport mercredi.
Avec la collaboration d’Olivier Lemieux et Camille Carpentier