The following is a French-language version of Derrick Hunter’s article, “Slower growth, fewer jobs, a worse economy—the consequences of the capital gains tax shouldn’t be shrugged off,” originally published at The Hub on April 19, 2024. The English-language version is included below.
Dans un article publié à la suite du budget 2024, Trevor Tombe a vigoureusement défendu la décision de Chrystia Freeland d’augmenter les taux d’inclusion des gains en capital pour les entreprises, les fiducies et les particuliers à revenu élevé. Le bon professeur explique avec des calculs mathématiques ce qui arrive lorsqu’une société réalise un gain en capital et transfère ensuite ce gain à ces actionnaires. Son exemple illustrait le concept d’« intégration », qui caractérise le système fiscal canadien depuis des décennies. L’intégration fait référence à l’idée selon laquelle les régimes d’imposition des entreprises et des particuliers ne devraient pas traiter différemment les investissements détenus dans une entreprise et ceux directement détenus par les contribuables. Le même principe s’applique aux dividendes et c’est d’ailleurs la raison d’être du crédit d’impôt pour dividendes. Sans intégration, certaines stratégies d’investissement seraient favorisées par rapport à d’autres. C’est pourquoi il est assez difficile de remettre le principe en question.
C’est lorsque Tombe pousse le principe un peu plus loin que la théorie abstraite entre en contradiction avec la prise d’une décision d’investissement dans le monde réel. Il poursuit son article en s’appuyant sur un vieux sophisme économique qui affirme qu’un « dollar est un dollar » et que l’économie n’est pas impactée différemment si ce dollar est perçu auprès d’un particulier ou d’une entreprise. Autrement dit, le dollar de revenu perçu auprès d’un employé devrait être imposé au même taux que le gain en capital réalisé par l’investisseur, et ce, dans le but de ne pas avantager certains contribuables par rapport à d’autres. Cette affirmation a été répétée à maintes reprises par des universitaires et des salariés dans la foulée du budget 2024.
Cette neutralité de l’imposition est peut-être réelle pour l’Agence du revenu du Canada, mais elle ne l’est certainement pas pour les entrepreneurs qui créent des entreprises ou pour les investisseurs qui les financent.
La firme que je dirige a été l’un des investisseurs en démarrage les plus actifs au cours de la dernière décennie au Canada. Il y a une semaine, nous avons réalisé notre centième investissement dans une entreprise en prédémarrage du secteur de la technologie, en grande majorité au Canada. Nous menons nos affaires avec sérieux et nous avons été récompensés pour nos efforts par de nombreux prix. Nous avons notamment reçu le titre d’investisseur providentiel canadien de l’année en 2019.
Il y a trois raisons principales pour lesquelles le dollar que nous gagnons grâce à nos activités d’investissement n’est pas comparable au dollar gagné par un employé typique. Ces raisons se résument au risque, à la liquidité et à la valeur temporelle de l’argent.
Pour nous, investir dans des entreprises en démarrage est emballant et gratifiant, mais c’est la recherche pure et simple du profit qui nous motive. Bien qu’il ne s’agisse pas de dons de bienfaisance, les investissements que nous réalisons avec nos partenaires ont pour heureuse conséquence de créer des milliers d’emplois et des centaines de millions de dollars en activité économique tous les ans. La création d’opportunités économiques a toujours dépendu, avant tout, du nombre d’entrepreneurs innovants dans une société et de ceux qui investissent pour les soutenir. Nous devons tous les nouveaux emplois nets aux entreprises en démarrage. C’est la meilleure façon de développer l’économie que l’humanité a inventée, et 13 millions d’emplois du secteur privé au Canada doivent leur existence à ce type d’activité.
Mais demandez-vous pourquoi quelqu’un prendrait les risques associés à un investissement dans une entreprise naissante lorsque cet investisseur est soumis aux taux d’imposition marginaux canadiens les plus élevés, dépassant 50 % dans la plupart des provinces. Le gouvernement réclame la plus grande partie des fruits de vos efforts! Supposons que vous aviez le choix entre un CPG rapportant 5 % d’intérêt par an, sans risque de perdre votre capital, ou d’investir cet argent dans une entreprise en démarrage avec 80 % de chances d’échec. Sachant que l’investissement pourrait peut-être générer plusieurs fois ce capital dans dix ans, mais qu’il sera imposé ensuite au même taux qu’un rendement nominal, vous choisiriez probablement le CPG la plupart du temps.
Un autre adage économique dit que « si vous voulez moins de quelque chose, taxez-le davantage ». C’est ce qu’ont fait Freeland et cie cette semaine. Le Canada connaît déjà une crise de productivité bien documentée, avec un PIB par habitant en baisse au cours des derniers trimestres. En réduisant la disponibilité des capitaux, le plus récent budget ne fera qu’accélérer cette très mauvaise tendance.
Derrick Hunter est le chef de la direction de Bluesky Equities Ltd. et est administrateur de la fondation Hunter qui finance le Hunter Prize for Public Policy décerné par The Hub.
We should be doing all we can to encourage entrepreneurship. This tax increase does the opposite
Trevor Tombe has laid out a vigorous defense of Chrystia Freeland’s Budget 2024 decision to hoist capital gain inclusion rates for corporations, trusts, and high-income individuals. In his essay, the good professor illustrated the mathematics involved when a corporation incurs a capital gain and then passes the proceeds on to its shareholders. The example depicted the concept of “integration,” which has been a hallmark of the Canadian tax system for decades. Integration refers to the idea that the corporate and individual tax systems should be indifferent to whether an investment is held in a corporation or directly by the taxpayer. The same concept applies to dividends; it is the reason why the dividend tax credit exists. Without integration, some investment strategies would be favored over others so conceptually, it is pretty difficult to argue with.
It is when he takes the concept one step further that academic theory collides with real-world investment decision-making. Tombe goes on in his piece to rely on the old economic canard that “a dollar is a dollar” and the economy is indifferent as to whether it is collected from an individual or a corporation. In other words, the income tax dollar collected from an employee should be taxed at the same rate as the capital gain earned by the investor in order to avoid advantaging certain taxpayers over others. This line has been repeated many times by academics and wage-earners in the wake of Budget 2024.
That indifference may well be true for the Canada Revenue Agency, but it is certainly not true for the entrepreneurs who start companies or the investors who finance them.
The company that I lead has been one of Canada’s most active early-stage investors over the past decade. Last week, we made our one-hundredth investment in a seed-stage technology company; the large majority of these are located in Canada. We treat this business seriously and for our efforts, we have been recognized with a number of awards including being named Canada’s Angel Investor of the Year for 2019.
There are three main reasons why the dollar that we earn from our investment activity is not the same as the dollar earned by a typical employee. These boil down to risk, liquidity, and the time value of money.
For us, investing in early-stage companies is exciting and rewarding, but it is purely profit-seeking. While this is not a charitable activity, the investments that we make along with our partners do have the delightful side effect of creating thousands of jobs and hundreds of millions of dollars of annual economic activity. The creation of economic opportunities has always depended first and foremost on the prevalence of creative entrepreneurs and those that invest to support them. All net new jobs come from startups. It’s the best recipe for economic development mankind has ever invented, and 13 million private sector jobs in Canada owe their existence to this sort of activity.
But ask yourself why anybody would ever take on the risks associated with early-stage investing if they were subject to the top marginal Canadian tax rates which exceed 50 percent in most provinces. The government has a larger claim on your efforts than you do! If your choice is between a GIC paying 5 percent per year with no chance of loss or a startup with an 80 percent chance of failure that might produce a multiple of that in ten years and then be subject to the same rate of tax on a nominal return, you probably would take the GIC most of the time.
Another economic adage is that “if you want less of something, tax it more.” That is what Freeland and company have done this week. Canada is already experiencing a well-documented productivity crisis, with GDP per capita declining over the past several quarters. By reducing capital availability, this latest budget will only accelerate that ugly trend.