Les besoins en mobilité de la communauté métropolitaine de Québec ne justifient pas, à eux seuls, la construction d’un troisième lien autoroutier, conclut CDPQ Infra. La filiale de la Caisse de dépôt et placement propose plutôt l’aménagement éventuel d’un lien interrives sous-fluvial réservé au transport collectif.
CDPQ Infra a publié mercredi son rapport sur la mobilité dans la grande région de Québec. Sa recommandation phare consiste en la construction d’un réseau structurant de tramway d’une longueur totale de 35 km.
Une ligne de 28 km serait d’abord construite sur le territoire de la ville de Québec en trois phases distinctes. À plus long terme, CDPQ Infra projette l’idée de construire une seconde ligne de tramway de 7 km afin de relier le pôle Saint-Roch, à Québec, au pôle Desjardins, à Lévis.
Cette ligne nécessiterait la construction d’un tunnel sous-fluvial d’un centre-ville à l’autre qui serait réservé au transport en commun.
La réalisation du projet, dont les coûts sont évalués à 4 milliards de dollars, serait toutefois conditionnelle à la croissance démographique de Lévis et de la Rive-Sud ainsi qu’à la densification accrue du territoire dans le secteur du pôle Desjardins.
Le lien interrives verrait uniquement le jour lors de la phase 3 du développement du réseau de tramway, prévue après 2035.
Le tunnel réservé au transport en commun relierait le pôle Saint-Roch, à Québec, au pôle Desjardins, à Lévis.
Photo : CDPQ Infra
Dans son évaluation d’un lien interrives autoroutier, CDPQ Infra a évalué différents facteurs, dont l’attractivité, le gain de temps effectif, l’effet potentiel de décongestion sur les ponts existants et la capacité résiduelle des réseaux autoroutiers d’accueil.
La complexité de l’insertion avec les points d’attache potentiels au réseau routier existant ainsi que les contextes environnemental, patrimonial et réglementaire particuliers ont également été étudiés.
L’analyse de CDPQ Infra ne lui a pas permis de valider la nécessité d’un troisième lien autoroutier.
A vers un pointB, mais elle est toujours là à cause des restrictions du réseau, à cause de l’existence des villes de Québec et Lévis”,”text”:”Fondamentalement, ça n’améliore pas, ou peu, la mobilité et, pour caricaturer, pour certaines configurations, ça déplace la congestion d’un pointA vers un pointB, mais elle est toujours là à cause des restrictions du réseau, à cause de l’existence des villes de Québec et Lévis”}}”>Fondamentalement, ça n’améliore pas, ou peu, la mobilité et, pour caricaturer, pour certaines configurations, ça déplace la congestion d’un point A vers un point B, mais elle est toujours là à cause des restrictions du réseau, à cause de l’existence des villes de Québec et Lévis
, a déclaré en point de presse le président et chef de la direction de CDPQ Infra, Jean-Marc Arbaud.
L’analyse conclut que les gains de mobilité ne justifient pas pour aucun des corridors [étudiés] la construction d’un lien routier.
CDPQ Infra mentionne que parmi les 172 parties prenantes rencontrées au cours des six derniers mois, plusieurs ont soulevé des préoccupations liées aux impacts économiques de toute éventuelle réduction du transport de marchandises sur le pont Pierre-Laporte, seul lien où circulent actuellement des véhicules lourds.
Jean-Marc Arbaud a présenté mercredi le rapport et les recommandations de CDPQ Infra concernant la mobilité dans la grande région de Québec.
Photo : Radio-Canada / Israel Tanguay
La filiale de la Caisse précise toutefois que ces considérations dépassent son mandat. Elle a néanmoins tenu à les inclure dans son rapport pour en informer le gouvernement.
Il reviendra à celui-ci d’examiner la nécessité d’un lien routier en relation avec les questions de sécurité économique et de transport de marchandises
.
Invité à commenter la publication du rapport de CDPQ Infra, le ministre fédéral et député de Québec Jean-Yves Duclos a abordé à son tour les arguments en matière de sécurité économique.
Il a indiqué que l’interdiction faite aux camions de circuler sur le pont de Québec pourrait éventuellement être levée maintenant qu’Ottawa est redevenu propriétaire de cette infrastructure.
M. Duclos a évoqué la possibilité de profiter des travaux de reconstruction du tablier du pont pour l’abaisser en vue de faciliter le transport par camions et par véhicules SRB.
C’est une [possibilité] qui n’était pas présente il y a quelques mois à peine […], mais [c’est] une des façons rapides, simples et peu coûteuses de faciliter et d’assurer le déplacement de camions entre les deux rives
, a soutenu le ministre.
Jean-Yves Duclos est ministre fédéral des Services publics et de l’Approvisionnement. (Photo d’archives)
Photo : La Presse canadienne / Spencer Colby
Ses propos surviennent au lendemain de la sortie de la ministre québécoise des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, qui a qualifié d’irresponsable
le fait de n’avoir qu’un seul lien permettant le transport de marchandises dans l’Est-du-Québec
.
Si le pont Pierre-Laporte devait fermer quelques mois, voire quelques années, il n’y a aucune autre alternative à Québec que de passer par Trois-Rivières ou par Montréal. Ce serait une véritable catastrophe pour l’économie de la région de Québec, de Lévis et de Chaudière-Appalaches
, a déclaré Mme Guilbault dans une publication sur le réseau social X.
Avec la collaboration de Félix Morrissette-Beaulieu, de Louise Boisvert et d’Olivier Lemieux