Présenter un tournoi de tennis professionnel du niveau des Masters 1000 n’est pas une mince affaire. Mais les comités organisateurs de Montréal et de Toronto réussissent annuellement ce tour de force avec haute distinction. Et avec des records d’assistance à la clé.
Car, le fait de satisfaire les athlètes et de divertir des dizaines de milliers d’amateurs sont autant de défis relevés par les dirigeants.
L’édition 2024 marquera la dernière édition du tournoi de sept jours avant la transformation en compétition de 12 jours. Et, en plus des enjeux habituels, voilà que des défis supplémentaires se pointent le bout du nez.
Deux défis supplémentaires que nous pourrons résumer par les lettres J.O.
En effet, une fois tous les quatre ans, le tournoi olympique de tennis vient se glisser dans des calendriers déjà bien garnis au niveau professionnel. Et personne n’a été surpris d’apprendre que les organisateurs des Jeux de Paris avaient décidé de présenter les épreuves au mythique stade Roland-Garros.
Mais comme ce rendez-vous planétaire est programmé fin juillet, début août, il obligera bien des joueuses et des joueurs à se livrer à une valse de surfaces, alors qu’après leur séjour sur le gazon, il leur faudra faire cette parenthèse sur la terre battue avant de s’installer sur le ciment estival et automnal.
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Comme on le sait, les quatre saisons se déclinent habituellement selon la séquence de surfaces suivantes : « dure-terre-herbe-dure ». Cette séquence est suivie par la majorité des têtes d’affiche, mais il y a aussi une variable qui s’ajoute pour certains et qui les ramène sur la terre battue après le tournoi de Wimbledon et avant la séquence sur surface dure, en Amérique : « dure-terre-herbe-terre-dure ».
En très peu de temps, en août, les meilleurs du monde auront à négocier un passage de la terre battue à la surface dure.
Ce n’est pas tout.
La finale masculine des Jeux se déroulera le dimanche 4 août. Normalement, le tableau principal de l’OBN 2024 devait commencer le lendemain, soit le 5 août. Mais, comme l’a précisé Valérie Tétreault, directrice du tournoi de Montréal, on avait prévu le coup. « Dès la publication du programme des Jeux de Paris, nous avons tenté du mieux que nous le pouvions pour réduire l’impact de ce défi de temps et de distance.
« Il y a plus d’un an, nous avons commencé les démarches avec les circuits WTA et ATP afin d’obtenir une dérogation pour débuter notre tableau principal le mardi au lieu du lundi, soit une journée plus tard, précise madame Tétreault. L’objectif premier était de faciliter la vie des athlètes qui seront arrivés tardivement et de leur permettre de s’entraîner sur notre surface. »
Bien sûr, cette finale olympique n’aura mis en cause que deux joueurs. Et comme les demi-finales seront disputées le 2 août, il reste que les joueurs éliminés à l’étape des quarts de finale auront probablement eu le temps de se défaire des aléas du décalage horaire pour être prêts en vue du tournoi canadien.
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Le vice-président, haute performance chez Tennis Canada, Guillaume Marx, a bien voulu éclairer nos lanternes quant à ces deux enjeux dont il a pu observer les caractéristiques, notamment lors de cette période de six ans à accompagner Félix Auger-Aliassime au début de la carrière du Montréalais sur le circuit de l’ATP.
« Dans le tennis professionnel, les marges sont assez faibles, donc tout devient important, dit-il. Un corps qui n’est pas remis d’un décalage horaire, c’est un corps moins performant. Tu peux souffrir à la fois au niveau de ton rendement, mais aussi risquer des blessures dues à la fatigue. C’est une grosse chose à gérer, au final. »
Le changement de surface sera dur à gérer, également, mais Marx apporte un bémol à cette crainte.
« Passer de la terre au dur, c’est plus difficile que l’inverse. Donc, pour ceux qui vont progresser ou même accéder au carré d’as, ce sera compliqué. »
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Cela dit, ce n’est pas un phénomène généralisé, croit Guillaume Marx. « Ce sera individuel. Il y en a qui s’adaptent mieux à certaines surfaces que d’autres. Il y en a pour qui le temps d’adaptation à la nouvelle surface, ça va très, très vite. Surtout si c’est leur surface de prédilection. »
D’ici le 6 août, attendons-nous à ce que les bagages de ces athlètes comptent quelques vêtements et… plusieurs paires d’espadrilles aux semelles diverses.
Et un bon réveille-matin.
Les meilleurs joueurs de l’ATP seront de retour à Montréal cet été pour l’édition 2024 de l’Omnium Banque Nationale du 3 au 12 août, au Stade IGA. Les billets sont déjà en vente. Achetez les vôtres dès aujourd’hui !
Photo vedette : Paul Rivard