Le maire Bruno Marchand « adhère entièrement » au plan de mobilité dévoilé mercredi matin par la filiale infrastructurelle de la Caisse de dépôt et placement du Québec. Il invite le gouvernement Legault à annoncer rapidement ses intentions. « On est des impatients, on veut que ça aille vite », lance le maire.
Après six mois de travail, CDPQ Infra a présenté un plan de transport en commun de 15 milliards de dollars sur 15 ans. Le réseau projeté d’une centaine de kilomètres inclut 28 km de tramway réalisés en plusieurs phases, plusieurs lignes de service rapide par autobus (SRB) et 30 km de voies réservées sur les deux rives.
Selon Bruno Marchand, le rapport de 140 pages présenté par CDPQ Infra démontre sans équivoque les immenses besoins
de la région en matière de transport collectif.
Il est temps de tous se rallier, le temps des hésitations est terminé. Le temps des divisions aussi.
Il se réjouit aussi que le projet inclut plusieurs phases sur 15 ans, lui qui répète sur toutes les tribunes qu’il faut planifier le transport collectif à long terme. Bruno Marchand garde par ailleurs espoir de lancer le chantier en 2025 pour une mise en service en 2030.
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, prévient-il néanmoins en soulignant qu’il sera possible de s’appuyer sur l’expertise acquise ces dernières années par le bureau de projet.
Le gouvernement du Québec doit tenir un point de presse d’ici la fin de la semaine pour commenter le plan de mobilité de CDPQ Infra. Dans les couloirs de l’Assemblée nationale mercredi, le ministre des Infrastructures a indiqué que les sommes nécessaires pour réaliser la phase un, soit la ligne de tramway de l’avenue Le Gendre à Charlesbourg et un service rapide par bus sur les deux rives, sont disponibles dans le Plan québécois des infrastructures.
Jonatan Julien a salué le travail des experts qui dote finalement la région de Québec d’une vraie vision
pour le transport collectif. J’ai toujours dit qu’on était pour un réseau structurant à juste prix, la Caisse de dépôt nous livre actuellement une analyse qui montre ça. On aime ça.
Le ministre apprécie particulièrement la proposition de réduire la longueur des rames du tramway, ce qui pourrait permettre d’économiser de 20 % à 25 % sur les infrastructures.
Jonatan Julien, ministre des Infrastructures et ministre responsable de la Capitale-Nationale
Photo : Radio-Canada
Je ne promets pas de pelletée de terre, je promets qu’on a un rapport sur lequel bâtir.
Le ministre des Finances avance lui aussi que le Québec a les moyens de réaliser l’ensemble du plan proposé, malgré le déficit actuel de 11 milliards de dollars. Oui, on a les moyens, si c’est ça les décisions qui sont prises.”,”text”:”On a des moyens financiers qui sont considérables, on a une bonne cote de crédit, un bon bilan.Oui, on a les moyens, si c’est ça les décisions qui sont prises.”}}”>On a des moyens financiers qui sont considérables, on a une bonne cote de crédit, un bon bilan. Oui, on a les moyens, si c’est ça les décisions qui sont prises.
Le maire Marchand a encore récemment discuté avec l’équipe de François Legault et il affirme ne sentir aucune ambiguïté
de la part du gouvernement sur son désir d’aller de l’avant.
Je n’ai jamais été aussi optimiste que maintenant.
Le maire de Québec est par ailleurs ouvert à ce que le projet soit réalisé par CDPQ Infra, à l’image du REM à Montréal.
Les six derniers mois de collaboration avec le bureau de projet démontrent, selon Bruno Marchand, qu’il est possible de travailler en partenariat. Le coût de 15 milliards avancé par CDPQ Infra n’inclut pas les aménagements urbains le long du tracé, ce qui rassure le maire sur la sauvegarde de l’autonomie municipale.
J’avais une demande qui était de respecter l’autonomie de la ville, ça va être plus simple. Maintenant on va voir qui paye, quelle est la facture, comment on partage la facture
, commente-t-il alors qu’il faudra investir des sommes considérables le long du tracé.
Bruno Marchand demeure convaincu qu’il s’agit d’un investissement nécessaire pour assurer la vitalité économique
de Québec. Il anticipe que des milliards en projets
découleront de la construction d’un réseau de transport structurant.
Parmi les groupes de pression, l’organisme J’ai ma passe estime que les conclusions de la CDPQ Infra sont une excellente nouvelle
.
C’est un plan ambitieux qui combine le court, le moyen et le long terme
, commente le président Yvon Charest. Si jamais il y avait encore un petit doute ou un inconfort parmi les décideurs, on est confiant que le rapport de CDPQ Infra va donner le confort total à nos décideurs pour aller de l’avant.
Le regroupement Québec mérite mieux, qui s’oppose depuis des années à la construction d’un tramway à Québec, voit de son côté plusieurs améliorations
dans ce qui est proposé dans le rapport. Ça vient atténuer certaines craintes
, admet Donald Charrette, notamment quant à la desserte de la couronne nord et de la Rive-Sud.
Donald Charrette, représentant du regroupement Québec mérite mieux
Photo : Radio-Canada
Il demande néanmoins à être convaincu sur la fiabilité du système hybride à batterie pendant l’hiver, le retrait d’une portion des fils aériens et les modifications à la dalle de béton pour permettre le passage des voitures.
Si le gouvernement Legault va de l’avant avec le projet, Donald Charrette l’invite à le faire de façon rigoureuse, prendre le temps qu’il faut, poser les bonnes questions. Ça ne donne rien de se précipiter et de commettre des erreurs.